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Tresser l’osier, le châtaignier ou tout autre types de végétaux est sans doute la première activité artisanale de l’humanité.

Un savoir faire intuitif pour d’abord s’abriter, se protéger puis pêcher, chasser, piéger et enfin stocker.

Regis Debray a écrit : «Le panier marque le début de l’intelligence humaine. Avec un panier nous avons projeter de stocker de la nourriture, des graines, et stocker c’est envisager l’avenir.

Pas de stock, pas de civilisation».

 

Il n’y a pas de vestiges plus anciens que 11000 ans pour les premières traces de vanneries. Celles ci ornent l’intérieur des plus vieilles poteries trouvées au moyen orient et dans le sud de l’Amérique septentrionale. Ce qui peut laisser penser que le tressage est peut être une activité antérieure au travail de la terre.

 

Jusqu’à notre ère industrielle, les tresseurs d’osier, les vanniers de nos régions étaient très nombreux. Imaginez tous les contenants que nous avons en plastique, zinc, bois, carton, résine ; tout était en osier ou autres fibres végétales.

Vannier était un métier des plus répandus, on ne peut plus ordinaire et rébarbatif.

 

De nos jours, vivre de cette activité relève quelquefois du tour de force puisque les besoins ont totalement changés. 

Les vanneries d’aujourd’hui ont en elles l’histoire du métier, les gestes ancestraux qui furent transmis, la poésie que porte un objet fait de matériaux naturels, et une singularité nouvelle due à la diminution et quelquefois la disparition des artisans dans certains coins.

D’un objet au départ ordinaire et commun, un panier fabriqué en 2017 est regardé et considéré comme un objet extra-ordinaire.

Il n’y a donc pas de quoi s’alarmer de ce retournement de situation ! Tout est en la faveur des artisans et artistes vanniers pour que leur travail soit mieux considéré.

 

Pour celui qui tresse, choisis de fabriquer des paniers, puis des jardins, des architectures d’inspiration primitives, et autres œuvres poétiques c’est vouloir travailler avec un matériaux naturel brut, sans intervention mécanique ou chimique.

C’est enfin poursuivre un artefact dans le contexte d’une expression contemporaine où la finalité du geste sur les matières brutes désire provoquer des émotions.

Faire quelque chose de simple. Une démarche de « création » ou plutôt de re-production dans une position d’humilité puisque nous ne faisons que continuer des gestes simples avec ce que la nature nous donne. 

Simple ne veut pas dire facile. Comme dans toute discipline, arriver à un résultat simple et efficace demande toujours plus de travail, beaucoup de travail et encore du travail…

 

L’idéal est bien sûr d’utiliser ce que l’artisan trouve autour de lui. Un travail de reconnaissance de végétaux, de cueillette, de tri, puis de séchage se met en place. Une démarche qui ne peut que renforcer la singularité d’un travail de tressage puisqu’elle finie par intégrer le paysage.

Si depuis le christianisme tout symbole a quasiment disparu de nos artisanats, on a au moins la possibilité de quelquefois pouvoir regarder un panier comme un paysage, une campagne, une forêt… et le parfum nous aide beaucoup.

 

Pour réaliser ses travaux, outre les osiers cueillis des Salix Purpuréa, Salix Daphnoides, Salix Myrsinifolia, Salix Eleagnos et Salix Britzensis, Blaise Cayol travaille avec plusieurs pépinières d’osiers françaises pour les variétés Salix Purpuréa, Salix Fragilis, Salix Alba, Salix Americana, Salix Triandra, Salix Helix et Salix Viminalis.

Pour les travaux de jardin et paysage, plessis, clôtures, palissades, pergolas, bordures etc. son choix se porte vers des piquets et gaulettes de châtaignier de la Drôme et de l’Isère. L’osier est aussi quelquefois utilisé.

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